Mohamed Sari, écrivain, traducteur et critique littéraire |
"AVOIR UN COMPLEXE POUR UNE LANGUE VEUT DIRE QU’ON L’IGNORE "
Samedi, à la salle du Sila, au pavillon central du Palais des expositions des pins maritimes, une estrade a été consacrée à Mohamed Sari. Écrivain et professeur à l'université d'Alger, il est l’auteur de plusieurs romans, « La tumeur », « La carte magique » ou encore « La pluie d'or ». Il est également traducteur de grands écrivains algériens tels Mohamed Dib, Assia Djebbar, Yasmina Khadra, ou Anouar Benmalek.
Il a obtenu plusieurs distinctions littéraires, dont le prix « Escale Littéraire d’Alger » (2016) pour son roman, "Pluies d'or", paru aux éditions Chihab à Alger. Mohamed Sari se considère réaliste dans l’écriture du roman. « J'ai une préfèrence pour les histoires des pauvres que pour la philosophie des écrivains » a-t-il déclaré.
Il est nécessaire, selon lui, d’être à l’écoute de la société. «Quand on raconte son peuple, il est important de vivre et de s’inspirer de la réalité » a-t-il précisé. S’exprimant à propos de son expérience dans la traduction des œuvres littéraires, il a insisté sur la nécessité du respect du sens dans la transcription. « Dans la traduction il faut la maitrise de la langue d’arrivée, de ses concepts et de ses expressions. Il y a des formulations tellement fortes qu’il est difficile de les traduire ». a-t-il expliqué estimant que la langue représente une vision du monde.
La dualité du public arabophone/francophone est liée, selon lui, à la méconnaissance de la beauté et de la richesse de chaque langue. « Avoir un complexe pour une langue veut dire qu’on l’ignore. Toutes les langues sont belles. Il y a un clivage entre les arabophones et les francophones, et la traduction des textes depuis l’arabe vers le français ou inversement, participe à établir un pont entre les deux publics » a-t-il conclu.
Amokrane Saddedine
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