Débat sur l'édition dans le monde |
LA DIFFICILE CIRCULATION DU LIVRE
Une conférence a eu lieu, jeudi , autour de l’édition dans le monde, animé le journaliste Ameziane Ferhani. . Mohamed Rachad, éditeur égyptien et Président des éditeurs arabes, a indiqué que la situation de l’édition dans le monde arabe est passée par plusieurs étapes.
« L’industrie du livre connait actuellement des difficultés dans le monde arabe,contrairement au passé. L’industrie demeure faible, à cause d’un grand nombre de facteurs qui entravent le développement de ce secteur en l’occurrence la carence dans l’écriture, le manque d’encouragement par les Etats, la multiplication des rôles d’une maison d’édition.
Elle il est à la fois éditeur, distributeur, écrivain et agent marketing », a-t-il expliqué. « Il y a des exception. Je cite l’exemple des Emirats Arabes Unis où l'édition connait un grand essor et ce à travers l’encouragement de la lecture et la distribution. L’Etat encourage la chaîne du livre avec une subvention estimée à 70% », a-t-il souligné. Parlant de l’expérience canadienne, Philippe Sauvageau, président du salon international du livre au Québec, a expliqué qu'il existe plusieurs intervenants ans la chaîne du livre au Québec. « Au Québec, le gouvernement, dans sa politique de la lecture et du livre, a mis en place un programme touchant les salons du livre. Dans chaque région, il y a obligatoirement un salon du livre qui est financé en grande partie par les pouvoirs publics parce que notre gouvernement estime que l’organisation des salons est un maillon important dans la chaîne du livre », a-t-il souligné.
Pour sa part, Delphine Hautois, Directrice des presses universitaires de Lyon a indiqué qu'il existe deux grands types d’édition en France : privé et public. « En tant que presse universitaire, nous sommes des éditeurs publics, c’est donc, une structuration particulière du monde de l’édition. Il y a un financement public important, volontariste pour les sciences humaines et sociales, qui nous permet de faire des choix difficiles de publier des textes exigeants indépendamment des questions de rentabilité financière. C’est un accompagnement de l’Etat qui est précieux », a-t-il noté.
« Nous essayons d’exporter nos livres dans des pays francophones. Pour les presses universitaires de Lyon, nous disposons de 900 titres et catalogues, et nous publions une vingtaine de nouveautés chaque année, dans tous les domaines des sciences humaines, littérature, histoire, histoire de l’art, anthropologie, ethnologie», a-t-elle dit. L’édition dans l’Afrique du Sud a connu, selon Clare Rose Julius, directrice d’une compagnie « African narratives », différents changements avec les avancées technologiques. « En 2015, nous avons enregistré la vente de 10 millions exemplaires de livres, entre oeuvres de fiction, de sport, de cuisine et d'enfants. Les auteurs écrivent la plupart en anglais. 51% de la population ne possède pas de livres, 95% des parents ne lisent pour leurs enfants, 29% de la population est analphabète », a-t-elle détaillé. Selon elle, les causes qui entravent le développement de l’édition sont liées à la mauvaise distribution du livre et au prix élevé des ouvrages. Le suisse Jean Richard, responsable des « Editions d’en bas » , a parlé, de son côté, de l’Alliance des éditeurs indépendants. « Comme au Québec, l’édition en Suisse est soutenue largement par les pouvoirs publics. L'Alliance est une confédération de 23 pays, qui ont chacun leur politique. Nous sommes dans une situation privilégiée, et de minorité, parce que 80% du marché du livre en Suisse Romande est dominé par les livres français.
Nous avons donc une forte concurrence vis-à-vis des marchés des petits éditeurs. Comment survivre dans un marché aussi petit d'autant plus que la diffusion et la distribution des livres suisses vers la France ont les mêmes difficultés que les pays africains francophones vers la France », a-t-il constaté.
Farès Ferhat
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